L’impact de la mâchoire sur la posture et la santé globale
Il existe un lien important entre la posture et la manière dont les dents s’emboîtent. En premier lieu, on peut stipuler que l’occlusion est l’un des nombreux facteurs qui détermine la position de la mandibule dans l’espace. La position de cette dernière influence la posture, entre autre, à cause de l’impact sur les chaînes musculaires qui parcourent le corps de la tête aux pieds. Un déséquilibre dans la position de la mâchoire, même petite, entraîne la contracture de certains muscles générant un changement de la posture, elle-même source de problèmes de céphalées, de dos, d’arthrose, de tendinites, etc. Ainsi, toute modification de la manière dont les dents s’articulent entraîne une adaptation posturale.
Les tensions créées par le traitement orthodontique
Par ailleurs, l’intervention de l’ostéopathe permet de faciliter cette adaptation ou d’en corriger les désagréments. L’ostéopathie est particulièrement utile en cas de traitement d’orthodontie ou de reconstruction de l’occlusion ou encore pour traiter un problème d’articulation des mâchoires. Le travail de l’ostéopathe optimise et complémente le traitement orthodontique, à condition que celui-ci travaille dans le sens de la physiologie.
Le rôle de l’ostéopathie dans l’accompagnement orthodontique
L’ostéopathie peut donc aider à minimiser les conséquences d’une mauvaise occlusion. Selon Darraillans, B. et Clauzade, M.A., l’occlusion apparaît même comme un état d’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur et justifie aussi des approches comportementales ou psychologiques. Plusieurs perturbations (physiques ou psychologiques) peuvent déclencher des réactions dans la mâchoire (serrements, craquements, etc.) et influencer l’occlusion. Également, une récente étude de De Felico C.M. et al. (2010) a démontré que les manipulations ostéopathiques diminuaient de façon significative la douleur ressentie et la fréquence des symptômes perçus avec l’ouverture et la fermeture de la mandibule.
Une approche complémentaire entre ostéopathe et orthodontiste
Cependant, ajoutons qu’aussi longtemps que les dents s’engrènent mal, les corrections ostéopathiques ne peuvent tenir longtemps et les problèmes articulaires reviennent. C’est pourquoi, une collaboration étroite entre le dentiste, l’orthodontiste et l’ostéopathe est nécessaire pour venir à bout d’un problème de dos ou de posture dont l’origine est une occlusion inadéquate.
Une vision globale du corps
En dernier lieu, précisons que les traitements ostéopathiques ont d’autres applications tel que prévenir ou atténuer les problèmes orthodontiques dès le plus jeune âge, faciliter la rééducation de la langue en cas de déglutition infantile, aider l’enfant à cesser de sucer son pouce. Autant d’indications auxquelles on ne pense pas toujours et pour lesquelles le travail de l’ostéopathe est pourtant très utile.
Laurent-Olivier Galarneau D.O.
Questions fréquentes
Comment l’ostéopathie accompagne-t-elle un traitement orthodontique ?
L’ostéopathie prépare et aide le corps à s’adapter aux contraintes de l’appareillage en améliorant la mobilité des structures crânio-faciales, cervicales et thoraciques. Elle vise à réduire les tensions autour de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), à harmoniser la posture et à favoriser l’intégration des changements dento-maxillaires. Elle complète le travail de l’orthodontiste sans s’y substituer.
L’ostéopathie peut-elle diminuer l’inconfort lié à l’appareil dentaire ?
Oui, dans de nombreux cas. En libérant les zones en surcharge (masticateurs, ATM, base du crâne, cou), l’ostéopathie peut atténuer les douleurs de mâchoire, certaines céphalées, les tensions cervicales et les gênes de déglutition qui surviennent parfois après les ajustements orthodontiques. L’objectif est de réduire les compensations et d’améliorer le confort entre les rendez-vous chez l’orthodontiste.
Quand consulter un ostéopathe : avant, pendant ou après l’orthodontie ?
Les trois moments sont pertinents. Avant la pose, un bilan permet d’optimiser la mobilité crânio-faciale et posturale. Pendant le traitement, des séances autour des ajustements aident le corps à intégrer progressivement les contraintes de l’appareil. Après, le suivi favorise la stabilité des nouveaux équilibres fonctionnels (ATM, respiration, posture), en appui de la phase de contention.
